Au début de l’hiver 1836, en pleine nuit, une maison de la rue de l’église prend feu.
Immédiatement chacun se sent mobilisé et vient en secours. Les moyens matériels de l’époque sont dérisoires : ce sont les hommes se passant les seaux d’eau et l’utilisation des tonnes agricoles (ces internes remplies manuellement et pouvant transporter 1 000 litres, d’où le nom).
Malgré tous ces efforts, le feu se communique et embrase les huit maisons.
Les sinistrés ont le temps de s’enfuir. Pas de victime, par contre les dégâts dans les maisons sont considérables : plus de charpentes, plus de portes, plus de fenêtres, plus de mobilier… plus rien !
Immédiatement toutes les personnes sinistrées sont recueillies et hébergées par des familles avernoises.
La population d’Avernes pousse plus loin sa générosité, on s’empresse de déblayer les décombres encore fumants. Tous les habitants, les riches comme les pauvres, se mettent à l’œuvre et grâce à leur concours empressé, les maisons de la rue de l’église sont reconstruites en quelques mois.
Ce courage et cette solidarité émeuvent au-delà du village, comme le prouve ce reçu trouvé dans les archives de M. l’abbé Chandellier, curé de Rosny. Celui-ci mis au courant des faits (il était propriétaire à Avernes des biens ayant appartenu à M. de Montenol) demande le secours de ses paroissiens.
En 1899, rappelant ces faits Eugène Videcocq, instituteur à Avernes donnait son sentiment sur la solidarité toujours aussi forte des Avernois :
“Depuis neuf ans, nous avons eu l’occasion d’apprécier la caractère généreux de la population d’Avernes et nous avons pu acquérir la conviction que si pareil malheur venait l’affliger de nouveau, les sentiments magnanimes de dévouement et de solidarité qui se sont manifestés il y a soixante trois ans se renouvelleraient de nos jours.”
Les Avernois donnèrent à la rue, le nom de “rue brûlée” avant qu’elle ne reprenne officiellement celle de “rue de l’église”, nom qu’elle porte de nos jours.
Voici le reçu de l’abbé Monflier, curé d’Avernes
“Je soussigné curé desservant de la paroisse d’Avernes reconnaît avoir reçu de M. Noël, marchand de vache à Avernes, pour le compte de Monsieur l’abbé Chandellier de Rosny, la somme de cinquante francs montant de la souscription de Monsieur Chandellier pour les incendiés de la commune d’Avernes.
Avernes le 22 Dbre 1836
F Monflier.
Curé desser. d’Avernes.”