De la culture ...
Vous avez pu remarquer au printemps dernier de vastes champs de colza fleuri à l’entrée du village. Il faudra pourtant attendre 6 à 7 ans avant de revoir ces mêmes champs avec du colza.
Pourquoi ? La rotation des cultures est une technique qui permet de lutter efficacement contre les maladies, en l’occurrence le sclerotinia pour le colza. Les agriculteurs vont donc répartir leurs cultures sur toute leur exploitation et faire tourner les cultures au gré des années sur les différentes parcelles.
Vert aujourd’hui, le colza sera récolté une fois la plante devenue marron, signe que la graine est mûre et prête à être récoltée.
Mais qu’est ce qui est récolté exactement ?
Les graines qui se trouvent dans les gousses appelées siliques.
Le moment de la récolte est critique : trop tôt, les graines contiennent trop d’humidité, trop tard, à la moindre pluie forte, les graines tomberont sur le sol. Alors comment faire pour récolter au bon moment ? Grâce à la technique de l’échantillon. Une fois la plante à maturité, les agriculteurs vont prélever avec la moissonneuse-batteuse environ 10m2 de colza et mesurer son taux d’humidité. La moissonneuse-batteuse ayant une largeur de 6 m, il leur suffit de rouler sur 1 à 2 m. Dès que ce taux passe sous le seuil de 9%, la récolte démarre et va se dérouler de jour comme de nuit, tant que la météo le permet, pour limiter les pertes liées aux intempéries éventuelles.
… à la transformation alimentaire
Parmi les agriculteurs cultivant le colza sur Avernes, 1 seul le transforme sur son exploitation depuis 2005. A cette époque,
Stéphane Duval est le 5ème producteur français à se lancer dans l’huile de colza alimentaire. Aujourd’hui, ils sont environ 100 sur tout le territoire français, pour 145 producteurs d’huile d’olive.
Pendant 300 jours par an, 24h / 24h, la transformation du colza en huile alimentaire va se dérouler en 4 grandes étapes depuis la récolte des graines :
- la presse
- la décantation
- la filtration
- la mise en bouteille.
1. Les graines sont pressées au niveau du nez d’une vis sans fin. 2 produits sont alors récupérés : l’huile et le tourteau, produit résiduel des graines qui servira à l’alimentation du bétail. Tout l’art de cette étape réside dans le réglage de la vitesse de rotation : trop vite l’huile va chauffer et perdre de ses bienfaits, trop lent l’extraction de l’huile sera difficile voire impossible.
2. L’huile ainsi produite contient des résidus de la presse. L’étape de décantation va alors permettre de réduire fortement ces résidus qui vont se déposer naturellement au fond du bac.
Cette étape va durer entre 12 jours en été et 22 jours en hiver. Le producteur va alors déterminer la fin de la décantation en observant régulièrement le bac.
3. Une fois décantée, l’huile contient encore quelques résidus. Elle va alors être filtrée. La qualité de la filtration va dépendre du choix du filtre et de la technique de filtration.
4. Enfin débarrassée de toutes les particules, l’huile va être mise en bouteille sous vide pour éviter tout contact avec l’air. Y’a plus qu’à déguster !
Comme vous l’aurez compris, toute la qualité de l’huile dépendra de la maîtrise du producteur à chaque étape, de la culture de la graine à sa transformation.
Un grand merci à Stéphane Duval et son fils Benjamin pour ce partage.